Rediff | CAMILLE ÉTIENNE : Notre Sentiment d'Impuissance... Réel ou Bullshit ?
Soif de SensFebruary 07, 2025

Rediff | CAMILLE ÉTIENNE : Notre Sentiment d'Impuissance... Réel ou Bullshit ?

Notre sentiment d'impuissance... est-il réel ? Ou bullshit ? D'où vient-il et comment le transformer en sentiment de puissance ?

Voici Camille Étienne lors d'un enregistrement du podcast avec du public à la Recyclerie. Merci à tous ceux qui sont venus !


Pour soutenir le travail de Camille et Avant l'Orage : https://www.avantlorage.com/soutenir


SOMMAIRE


01:57 24h avec Camille

03:47 Titanic

07:48 Pourquoi on s’avoue vaincus ?

13:53 Mythe du déclic

19:22 Pouvoir du collectif

23:00 Prouver qu’on peut changer le monde 

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[00:00:29] Et gratuit ! Alors rendez-vous sur Voltalis.com pour en profiter ! Voltalis.com ou clique sur le lien en description ! Ton sentiment d'impuissance, est-il réel ou Bullshit ? Bienvenue dans Soif de Sens, l'émission qui t'aide à construire une vie et une société pleine de sens. Et aujourd'hui, c'est un épisode spécial car on est à la recyclerie avec du public. Est-ce que vous êtes chauds la recyclerie ?

[00:00:57] Oui ! Je crois qu'ils sont chauds ! Et vous cassez les oreilles, c'est trop stylé ! Chaque semaine, je reçois un humain inspirant pour t'aider à incarner le changement. Aujourd'hui, on accueille la militante Camille Etienne pour parler d'impuissance et de soulèvement écologique. Faites un max de bruit pour Camille, s'il vous plaît ! Salut Camille ! Ça va ? Très bien et toi ?

[00:01:24] Tu aimes bien recevoir ce genre d'applaudissements à eux ? Ils sont un peu demandés donc... Oui ! Quand même, quand même ! Ça trompe mon cerveau ! Tu vas pas me faire croire que je les ai forcés à... Je crois qu'ils sont assez heureux d'être là ! Alors, je te présente en 10 secondes. Tu es activiste pour la justice sociale et climatique et membre du collectif Avant l'orage, qui a notamment réalisé le super documentaire Pourquoi on se bat ? Si jamais il y a 2-3 personnes qui te connaissent pas encore, en gros, Camille passe ses journées à jongler entre parler à des chercheurs sur le climat,

[00:01:54] vulgariser tout ça dans les médias avec des vidéos, des docus, pour ensuite mobiliser des milliers de personnes, de citoyens autour d'actions collectives, mettre la pression aux dirigeants et obtenir des victoires. Ça, c'est la version LinkedIn, on va dire. Mais en vrai, j'ai l'impression que tes journées, c'est plutôt camper 6 heures devant l'Assemblée pour convaincre 4 élus qui passent de changer leur vote. Le soir, lire des études hyper techniques en arabe ou en anglais sur la biodiversité. À minuit, faire des pancartes de manif et demander sur Insta

[00:02:23] « Il y a quelqu'un qui connaît un traducteur français-arabe pour traduire l'étude où tu as bien compris ? » Et à 2 heures du mat', dormir « Non, non, non ! Tu tournes des docus avec tes potes d'Avant l'orage. » Camille, on veut la vérité. Laquelle de ces deux versions est la plus proche de la réalité ? Clairement, l'option 2. Mais là, j'ai dormi. J'ai 10 heures cette nuit, donc j'ai l'impression d'être un peu shootée encore. C'est incroyable, je découvre le sommeil.

[00:02:49] Mais c'est des périodes, bien sûr. Heureusement, il y a des périodes dans lesquelles j'ai besoin de me plonger, d'être obsessionnelle avec un sujet pour le maîtriser et le porter. Donc, je jongle comme ça. Et quand tu dors 10 heures, après, du coup, tu as de l'énergie pour 6 mois à peu près. C'est ça ? Une nuit de 10 heures, toi ? Je suis trop jaloux. Aujourd'hui, je voulais parler avec toi du sentiment d'impuissance. Petit sondage dans la salle. Qui se sent impuissant face à l'urgence écologique et sociale ? Vous pouvez lever la main.

[00:03:18] Ok, un bon 90 %, je pense. À l'inverse, il y a des gens qui se sentent puissants face à l'urgence écologique et sociale ? Vous pouvez lever la main. On en a 3, 4… Ah bon, déjà il y en a. Donc les autres, c'est possible déjà. Ok, vous nous donnerez vos secrets. L'idée, c'est que, évidemment, nous sommes tous plus ou moins impuissants face à la méga machine qu'est notre société. Tout semble trop grand et lourd comme un paquebot dont on ne pourrait plus changer la trajectoire.

[00:03:46] C'est ce que tu écris dans ton livre pour un soulèvement écologique, où tu compares notre situation à celle du naufrage du Titanic, mais avec une différence. Contrairement au Titanic, nous, il y a 90 % des passagers qui sont au courant que notre navire fonce dans le mur. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur cette métaphore ? Et notamment, voilà pourquoi dans les cales du navire, on est aussi peu à se révolter et à aller chercher comment péter la porte de la salle de contrôle pour dévier la trajectoire du bateau ?

[00:04:15] Ce qui est marrant, c'est que du coup, j'ai eu des spécialistes du Titanic qui m'ont écrit parce qu'il y avait une théorie comme quoi le capitaine était au courant et il avait décidé, par orgueil quelque part, de ne pas changer, de ne pas faire des réglages sur son bateau parce qu'ils se sont dit « Ah, ça va bien passer ». Ensuite, il y a des gens hyper nord du Titanic qui me disaient « Non, il y a d'autres théories ! » Du coup, je ne sais pas ce que vaut cette métaphore.

[00:04:40] Mais en tout cas, ce que je trouvais intéressant, c'était de montrer comment il y a cette chose très étrange qui est ce sentiment d'impuissance qu'on peut avoir quand on est dans un bateau qu'on ne maîtrise pas. J'avais l'impression que dans le débat public, on parle beaucoup de la peur en disant que le problème, c'est qu'on est terrifié face à ce qui est en train de se passer. On parle d'éconxiété, on parle de tout ça, de génération un peu tétanisée face à l'ampleur du dérèglement climatique.

[00:05:06] Et moi, ma thèse, c'est que ce n'était pas tant une peur d'un fait, d'une vérité immuable contre laquelle on ne pouvait rien changer, mais plutôt la peur d'un sentiment de vertige qui venait de l'impuissance. Très concrètement, il y a ce film aussi, dont le look-up, j'imagine beaucoup ont vu, où à la fin, je ne vais pas vous spoiler, mais merde, je suis en train de vous spoiler. Ça va, il y a quelqu'un qui veut la tout prix le voir avec... Ok, c'est bon ? Ah, c'était il y a deux ans, je pense que tant pour eux.

[00:05:32] Donc ils ont ce truc de cette météorite qui arrive et qui se disent qu'on ne peut plus rien faire quand c'est absolument certain. Ils décident de faire un dernier repas. Ils décident de s'aimer, de s'embrasser, d'aller faire une dernière chose, un dernier geste. Qui serait un geste profondément humain, qui nous rappellerait notre existence profondément humaine. Et donc, on n'en est pas là. Donc en fait, c'était pour me dire, pourquoi est-ce qu'on n'a pas cette tentation du dernier geste

[00:06:01] et du « bon, à quoi bon ? Profitons avant que tout ne sombre quelque part ». Et que ce n'est pas comme si on était dans le Titanic et qu'on se disait « on n'y peut rien, le bateau est en train de couler », il n'y a aucune probabilité qu'on s'en sorte de quoi que ce soit. Là, c'est un autre sentiment qui est bien différent. C'est qu'on sait qu'il y a une météorite potentiellement qui est en train d'arriver. On sait qu'elle est déjà là, qu'elle touche en fait. C'est plein de petites météorites qui vont toucher des endroits, principalement les endroits les plus précaires. Et que ça peut être autrement.

[00:06:29] L'histoire peut être différente de celle qui est en train de se passer. Et ce sentiment-là, je trouve qu'il bouffe bien plus le ventre en fait. Parce qu'on dit « ça peut être autrement ». C'est un sentiment d'injustice, bien plus que de quelque chose qui nous arrive. Donc c'est sur quoi j'ai voulu travailler. Enfin voilà, c'était pour rappeler ça. C'est qu'on n'est pas dans un bateau qui serait condamné à couler. Ça ne veut pas dire que si on attend, il ne coulera pas. Et si on laisse au pouvoir les capitaines, puisque quand même gouverner, tenir le gouvernail, ça vient du même mot.

[00:06:59] Si on laisse celui qui est en train de tenir le gouvernail du bateau, le tenir comme ils sont en train de le tenir, on va très probablement couler. Mais on parle de possibilités, de probabilités, de choses qui sont complexes. Et donc quand c'est complexe, ça laisse une voie, une brèche possible. Et pour moi, c'est ça l'activisme. C'est faire advenir l'impensable. C'est faire advenir ce qui était improbable. C'est cette fameuse phrase de Victor Hugo qui dit « étonner la catastrophe ». Trop bien. Moi, je veux des monologues de Camille Etienne à sa question.

[00:07:29] Trop stylé. Effectivement, parce que ce n'est pas plié. La catastrophe, elle est en cours, mais évidemment, elle n'est pas finie, inéluctable. Pour toi, pourquoi est-ce qu'on s'avoue vaincu sans même s'être vraiment battu ? Est-ce que ce n'est pas aussi parce que c'est confortable de se dire « ah ouais, non mais ça a l'air trop dur, moi je suis impuissant, qu'est-ce que tu veux que je fasse ? » Et quelque part, si on est impuissant, on n'est plus responsable de résoudre le problème. Et du coup, c'est déculpabilisant et ça peut nous soulager aussi, non ? Complètement.

[00:07:58] Alors, un popular opinion, je crois que pour moi, c'est un luxe de se sentir impuissant. C'est-à-dire que c'est une forme de choix aussi, l'impuissance. Quand on parle avec, là par exemple, je travaille avec des paysans yéménites qui se sont fait détruire leurs terres et leur capacité de production de leur sol par totale énergie. Quand on parle à des activistes, par exemple en Ouganda, une histoire qui est plus connue, où il y a 100 000 personnes qui doivent être déplacées de leur terre

[00:08:27] pour qu'une pipeline passe entre l'Ouganda et la Tanzanie, en fait, on ne peut pas se dire « Ah là là, mince, je suis impuissant ! » En fait, c'est un réflexe de survie. C'est « Qu'est-ce qu'on fait pour survivre ? » C'est tout. C'est une question aussi simple que ça. Et j'en parle avec un de mes amis que j'admire énormément, qui s'appelle Sine, j'en parle un peu dans le livre, et qui, lui, est un activiste pour les droits humains qui était sur les bateaux en Grèce et qui était avec des associations pour...

[00:08:57] de... de... de... de... de... de... de... de... de... de... de... de... de... de... de... de... En fait, et je lui disais « Mais waouh ! » Mais t'es... Enfin, pour moi, c'est un héros. Je lui dis « Mais en fait, c'est un héros ce que tu fais parce qu'il est poursuivi pour avoir fait de l'espionnage par l'État grec et donc il risque jusqu'à 20 ans de prison ferme pour espionnage. Tout ça parce qu'il a juste sauvé des personnes qui étaient en train de se noyer. Il me dit « Mais ça, Kevin, c'est pas du tout un acte héroïque,

[00:09:27] en fait. C'est juste quand tu vois quelqu'un se noyer devant toi, tu sautes. Enfin, c'est aussi simple que ça. Si on se promenait dans la scène et qu'on voyait quelqu'un se noyer devant nous, le réflexe profondément humain, c'est l'altruisme. C'est juste qu'on a grandi dans l'idée que c'était pas le cas. On a grandi dans l'idée que tout était compétition. Et d'ailleurs, il y a Pablo Servigne qui en parle très bien dans un autre livre qui s'appelle « L'entrée de l'autre loi de la jungle ». Et il déconstruit tout ça en disant que ce mythe dans lequel toutes les sciences sociales aussi se sont bien basées

[00:09:56] dans la nature, c'est la loi de la jungle. C'est le plus fort qui va manger les autres, qui va instaurer sa domination. En fait, c'est une construction. C'est une construction sociale, c'est une vision qu'on aille sur le monde vivant. Alors que quand on regarde même chez les humains, quand il y a une catastrophe naturelle, le premier réflexe, c'est l'entraide. À chaque fois qu'il y a une catastrophe naturelle, on a étudié ça sur les inondations en Belgique, le premier réflexe, ça a été de s'organiser entre voisins, d'aller se parler avec des gens qu'on parlait pas du tout

[00:10:26] pour se dire « Ok, de quoi t'as besoin ? Est-ce qu'on peut trop loger ? Est-ce qu'on peut se faire à manger ensemble ? » Et à partir du moment où il y a ce qu'on appelle en sociologie un freerider, un passager clandestin, là, c'est là où on s'y m'attend. Mais lui, il est en train d'être passager clandestin, de tricher, de profiter sans rendre à la communauté. C'est injuste, c'est normal. On crée un sentiment d'injustice et donc chacun se replie sur sa forme de passager clandestin à soi. Et donc, c'est là que vient la compétition. Donc, quand on a cette analyse-là,

[00:10:55] ça change un peu, je trouve, la manière dont on peut voir le sentiment d'impuissance et voir le combat écologique, c'est de se dire concrètement qu'est-ce que là, tout de suite, moi, je peux faire ? Et j'essayais d'avoir une lecture qui n'était pas que individuelle, qui n'était pas seulement dire c'est la faute des gens qui décident de détourner le regard, mais plutôt de montrer comment tout est construit précisément pour qu'on se sente impuissant. Et une information à me dire d'avoir en tête, c'est que le fameux empreinte carbone qui est beaucoup utilisé

[00:11:24] pour faire penser à chacun qu'on ne fait jamais assez parce qu'à un point de feu à l'avion, on va manger trop de viande, on va s'habiller trop en fast fashion, etc. D'où vient le savoir ? C'est toujours intéressant de se poser la question d'où vient le savoir ? Qui a inventé les outils qu'on utilise aujourd'hui ? Parce qu'ils sont toujours situés. Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas utiles, mais ils sont toujours situés. Ils nous amenaient dans une direction précise. Et là, en l'occurrence, c'est BP, qui est un géant pétrolier, qui a eu l'idée d'inventer l'empreinte carbone, le calcul de l'empreinte carbone.

[00:11:55] Ce n'est pas dire que ce n'est pas un outil utile pour se situer en disant « Moi, il faut plutôt que je travaille sur l'avion ou sur la viande, etc. » Mais pourquoi est-ce qu'ils ont fait ça ? Pour l'intérêt général, Camille. Malheureusement, non. Je n'ai pas de très confiance dans ces industries-là de manière générale. Juste pas par méfiance de base, mais parce qu'il suffit de regarder ce qu'ils ont fait dans l'histoire. Et donc, pour moi, ça éclaire la confiance que je donne à quelqu'un dans le futur. Et en l'occurrence, ce qu'ils ont essayé de faire, c'était d'individualiser le geste et la culpabilité.

[00:12:24] Et donc, c'est très pratique et c'est d'ailleurs assez utilisé même dans des mécanismes de dictature ou de manipulation. C'est la fatigue. De la fatigue vient aussi la dépendance. Donc en fait, quand on est épuisé à juste dire qu'on ne vit pas dans un monde où être écolo, comme on l'entend, est extrêmement facile ou ça a un coût. Un coût parfois économique, un coût social du jugement des autres d'être l'écolo au reloge de la vente, un coût de temps temporel aussi, un coût où ça nous prend du temps. Et bien en fait,

[00:12:53] ça épuise au bout d'un moment. Et donc, on se retrouve submergé à essayer de jouer à un jeu dont les règles ne sont pas écrites pour qu'on le joue de cette manière-là. Et donc, ce que ça fait, c'est que ça désengage bizarrement. Donc, ce que je voulais dire, ce n'est pas qu'il ne faut absolument jamais faire d'efforts individuels et calculer son empreinte carbone. Absolument pas. Mais simplement, de se dire d'où vient ce savoir-là. Et donc, ce sentiment d'impuissance, il vient souvent du fait qu'on se dit j'aimerais faire tant mais franchement, c'est tellement galère que je ne peux rien changer et tout ce que je fais sera toujours anecdotique. Ce sera forcément

[00:13:23] trop petit face à l'ampleur de ce qu'on de quoi on se bat. Alors que si on commence à le voir dans l'autre sens et à défaire ces liens de la puissance qui nous rendent impuissants, ça commence à devenir un peu intéressant. Trop bien ? Bon, tu as un peu pris de l'avance sur les questions d'après mais tant mieux. Effectivement, ce que tu dis qu'on a puissance c'est une illusion qu'on nous a inculquée donc tu as déjà un peu développé dessus mais c'est vrai que des citoyens qui croient qu'ils peuvent changer le monde, c'est tout de suite beaucoup plus dangereux

[00:13:53] que des citoyens qui croient qu'ils sont impuissants. Tu parles notamment du mythe du déclic, tu écris ceux qui se battent pour préserver la vie sur Terre sont applaudis ou méprisés mais rarement rejoints. Pourquoi ? Parce qu'on est plein à s'imaginer incapable de rejoindre des actions collectives, de contacter un élu, militer, faire de la désobéissance civile. Alors on se cache derrière cette idée non mais Camille Etienne elle a eu un déclic, c'est normal. En plus, on devrait se battre non pas parce qu'on a la garantie de gagner mais parce que

[00:14:22] c'est ce qui est juste. Et surtout, un point qu'on aborde peu je trouve, la puissance est toujours collective donc que toi, toi ou toi t'as déjà eu un déclic, on s'en fout en fait. Je trouve qu'on sous-estime vachement cette puissance du collectif. Tu peux nous en parler ? Un exemple extrêmement concret de pourquoi c'est très puissant. Ce même gouvernement il y a quelques mois avait organisé, je ne sais pas si vous vous souvenez, c'était un grand plan pour éviter qu'il y ait des ZAD en France,

[00:14:52] des zones à défendre en France. C'était vraiment une stratégie de lutte hyper importante de « ok, il faut à tout prix éviter qu'il y ait une ZAD ». Alors une ZAD, ça peut être offensive dans le sens que ça peut permettre de faire en sorte qu'il y ait de l'artificialisation qui n'ait pas lieu. il y en a une par exemple en cours pour l'autoroute à 69 et donc en effet, ça permet de faire en sorte que des projets qui valent plusieurs millions d'euros parfois, ne voient pas le jour. Donc ça embête, c'est clair. Mais de là à ce qu'on ait un… Je pense que c'était le premier ministre au ministre de l'Environnement, je ne sais plus

[00:15:21] qui l'avait décidé. mais se dit « ok, c'est vraiment une des priorités de ce gouvernement de faire en sorte qu'elle n'existe pas », c'est parce que c'est dangereux d'une deuxième manière pour moi. C'est que c'est dans ces endroits qu'on se retrouve et qu'on s'organise. Donc c'est dans ces endroits où des inquiétudes, des colères, des peurs individuelles deviennent collectives et donc créent un élan. C'est exactement ce qu'on trouve aussi dans les luttes quand on est… Pour regarder sur la même thématique de la 69, il y avait un grand week-end assez puissant

[00:15:51] et en fait, ce qui est complètement fou, même si sur le moment on a l'impression de se dire que ça ne marche pas dans le sens où le projet contre lequel on se bat n'est pas directement abandonné, on va créer des liens avec des gens qui potentiellement viennent du monde entier. Là, je me rappelle, il y avait des Italiens avec qui on est encore en contact. À Arcachon, on en a rencontré de Suède. Et en fait, on commence à s'organiser entre nous et à se dire « ok, on va grandir en capacité d'action, en capacité de résistance et on peut obtenir des bascules qui deviennent très puissantes.

[00:16:20] Il y a un podcast que je vous invite à écouter, qui m'a fait plurier hier. C'est sur LSD, le podcast de France Culture, la série documentaire de France Culture. Et en fait, ils expliquent, c'est sur la révolution espagnole, la révolution féministe espagnole. Et c'est vraiment un espèce de manuel de la révolution. Et ils expliquent comment d'un phénomène de société, un entraîneur qui avait essayé d'embrasser de force, enfin qui avait embrassé, pas seulement essayé, mais qui avait embrassé de force sa joueuse

[00:16:49] et son équipe, s'est retrouvé à une espèce de bombe dans la société espagnole. Et ils racontent aussi le moment où il y a eu la première grève féministe espagnole où toute la société, toutes les femmes de ce pays, y compris vraiment des personnes très influentes dans les médias, donc il n'y avait plus aucune journaliste, même des grands talk shows qui étaient là, il n'y avait plus de femmes dans l'espace public. Là, cette année ? Non, pas de cette année. C'est bien un petit mot. D'accord, je trouvais que tu parlais de l'histoire de la Coupe du Monde avec le baiser. Oui, alors, c'était déjà arrivé. D'ailleurs, ça avait re...

[00:17:19] Je vous invite à regarder ça parce que je ne sais pas pas si ça sera mieux raconté par les Espagnols qui ont vécu ça. Mais c'était super intéressant de voir en fait comment est-ce que dans un élo individuel, dans un petit moment où on se sent un peu en déréalisation, où on se dit mais merde, ce sentiment d'impuissance, de peur, on dit parfois de ne pas être à sa place. Et de ça, on en fait une force collective. Quand on commence à en parler, à le politiser, et c'est pour ça que pour moi, c'était vraiment important de faire un livre qui abordait la question des émotions, ce n'était pas un aveu de faiblesse ces émotions, mais de justement

[00:17:49] dire que par la peur qu'on a de mettre les émotions dans l'espace public, elles restent en nous et donc elles restent intimes et donc elles nous annulent, elles annulent notre capacité d'action. Si on est tétanisé, on va rester en boule probablement dans notre lit où on va trouver des mécanismes d'autodéfense qui font qu'on ne va vraiment surtout pas passer à l'action. Quand on commence à dire vous avez peur, bah oui, j'ai peur, je ne vais pas vous mentir, je ne vais pas faire croire que ça ne me fait pas peur, je ne vais pas faire croire que je ne culpabilise pas, je ne vais pas faire croire que je ne suis pas en colère, mais de le dire, de l'assumer,

[00:18:19] ça veut dire que d'autres commencent à se reconnaître et en fait on se dit mais attends, mais mon sentiment est légitime et donc quelle est ma capacité d'action sur ce sentiment ? Par exemple, je fais une différence entre l'angoisse et la peur. L'angoisse, c'est une peur dont on n'a pas d'objet, on n'arrive pas à identifier réellement ce qui nous crée cette peur. À l'inverse, une peur, on peut savoir qu'elle est l'objet de notre peur. Donc précisément, moi je sais ce qui me fait peur, c'est que je vois le fait qu'il n'y a aucune forme d'action qui me semble être à la hauteur de l'enjeu

[00:18:49] alors qu'on a des moyens d'activer ce levier à l'arrêt. Donc ça, précisément, ça me vérifie. Et donc, qu'est-ce que je peux faire pour sortir de cette peur ? Eh bien, je peux agir sur l'objet de cette peur, je peux changer, essayer en tout cas, je vais identifier et donc ça crée un élan vers l'objet de ce sentiment-là. Donc quand on le politise, c'est-à-dire quand on le fait devenir collectif, là ça devient super puissant. Donc là, je suis sûr qu'il y a plein de gens qui sont super engagés dans la salle. Comment est-ce que peut-être des personnes à sortir peut-être simplement

[00:19:18] d'un engagement local ou les fameuses éco-gestes évidemment pour aller effectivement vers beaucoup plus de collectifs voire de militantisme ? Toi, c'est quoi les grands changements que tu observes quand tu te mets au service du collectif et t'oublies un peu toi, effectivement, ton an, c'était perso ou tes questionnements pour les mettre au service d'un groupe ? En fait, je ne sais pas si tout le monde a eu cette chance d'aller sur des actions, mais c'est vraiment la chose que je recommande à tout le monde parce que c'est très bizarre.

[00:19:47] C'est très bizarre si on n'a pas vécu, ça peut paraître vraiment très naïf, mais l'espèce de joie et de force qu'on ressent, même si c'est des moments qui ne sont pas du tout toujours agréables. Je ne vais pas vous réexpliquer l'histoire des violences policières, de la répression, c'est aussi des moments qui sont parfois extrêmement traumatisants. Mais ce qu'on retrouve, c'est vraiment une forme de puissance folle à l'idée de se dire qu'on n'est pas seul, déjà. Je ne suis pas seule à vivre cette émotion, je ne suis pas seule à trouver ça injuste, aberrant, ce qui est en train

[00:20:17] de se passer. Et on retrouve l'idée de reprendre aussi un pouvoir sur le temps. Et ça, c'est complètement dément. C'est Geoffrey Léganer qui a écrit un livre sur sortir de notre impuissance politique. Et en fait, il explique aussi comment est-ce que reprendre du pouvoir sur la temporalité, c'est ce qui peut nous permettre d'obtenir des victoires extrêmement concrètes. Concrètement, c'est-à-dire ne pas seulement être en réaction à ce qui va se passer, ne pas seulement être en train de se dire « il se passe là une loi,

[00:20:45] je la trouve pas bien, je la commente, elle m'énerve. Il se passe une réforme, oh là là, c'est terrible. » Donc là, on est toujours en réaction à l'actualité qui se passe, comme si on était à l'arrière d'une voiture et qu'on voit défiler un paysage comme ça et on se dit « mais le paysage est quand même sacrément moche, mais à chaque fois qu'on le commente, il est déjà derrière nous. » À l'inverse, quand on reprend un pouvoir sur le temps, c'est-à-dire qu'on va imposer dans l'espace public des sujets qui sinon ne seraient pas débattus. Et donc, dans ces moments-là, en fait,

[00:21:14] on se permet d'être offensif. Et donc, on peut obtenir des victoires concrètes parce qu'on va aussi avoir de l'avance sur les personnes contre qui on se bat. Nous, c'est ce qui s'est passé. Et on peut surprendre. Et on peut étonner donc la catastrophe. Et donc, dans ces moments-là, quand collectivement on se dit « mais attendez, là, à l'insommage national où il y a des conseils des ministres ou des réunions de crise des industries qu'on est en train d'emmerder qui sont en train de paniquer de ce que nous, on est en train de faire là, ça redonne énormément de, je trouve, de sentiments de puissance, mais pas une puissance qui écrase,

[00:21:44] toujours une puissance qui permet. Et ça, c'est assez jouissif. Ouais, parce que si tu reprends le contrôle sur la temporalité, tu reprends le contrôle sur l'histoire qui est en train d'être écrite et qui se déroule sous nos yeux. Effectivement, au lieu de se battre toujours pour qu'il n'y ait pas quelqu'un qui aggrave encore plus la situation qui est déjà toute pourrie, se batte pour plutôt que se batte contre. Et tu te dis aujourd'hui, je ne sais pas, on est un pour mille à se bouger, effectivement, à dénoncer des scandales, à faire pression pour changer des votes, etc. Et que la moindre action, la moindre ZAD,

[00:22:13] qui est déjà extraordinaire, mais très minime en termes de pourcentage de la population, arrive à faire dérailler l'histoire qu'on est en train de raconter. Imaginer, si on était beaucoup plus, notamment la majorité des gens qui clairement sont inquiets, mais pas forcément engagés, la marge de progression et d'impact potentiel, elle est gigantesque. Comme je disais tout à l'heure, des gens qui croient qu'ils peuvent changer le monde sont forcément beaucoup plus puissants que des gens à qui on raconte toute la journée le fameux râleur français

[00:22:43] et cynique qu'on est tous un peu au fond de nous, qu'on ne peut rien changer. Comment on fait pour que les gens croient qu'on peut changer le monde ? On en trouve ? Je pense que c'est la meilleure... Non mais non, je crois qu'il n'y a rien de plus. En tout cas, il y a un qui me convainc mieux que des actes, globalement. Donc, je ne crois des personnes quand je vois qu'ils font des choses, que ce soit pour des politiques ou des personnes. Donc, moi, j'essaie plutôt d'expliquer par A et plus B comment Cici, je vous assure, on est puissant. J'essaie de dire

[00:23:13] OK, cette situation vous paraît extrêmement juste, regardez et regardez comment on arrive à faire en sorte qu'il y ait des choses complètement démentes qui changent à la fin. Donc, j'essaie de raconter aussi et de documenter tout le processus où les gens nous voient être au début d'un sujet où on est David contre Boliath et à la fin, des fois, ça marche. Mais quand même, je ne veux pas croire que c'est facile et que ce n'est pas violent. Pour soi, je veux dire, il faut être très sérieux et sincère là-dessus. On s'attaque à un monde et donc le monde se défend manifestement. Évidemment,

[00:23:42] ça prendra des décennies, on mourra dans les systèmes qu'on dénonce. C'est une donnée qu'il faut vraiment avoir en tête parce que si, une chose qui peut être très dure, je crois, c'est peut-être si on laisse croire à l'idée du grand soir et que si on vit dans l'illusion de ce moment où on va pouvoir passer à autre chose, je pense que ça va être long. Donc, il ne faut pas se dire qu'on va changer le monde, manifestement, mais on va essayer

[00:24:12] de le dérouter dans une autre direction, de l'amener dans un endroit qui nous semble moins injuste. Et ça, c'est retrouver une place beaucoup plus juste pour soi et pour le monde et donc ça permet de l'exigence, ça permet... Moi, en tout cas, c'est ce qui me sauve sur le fait de ne pas culpabiliser, de parler d'une lutte et pas d'une autre, d'aller sur un combat et pas sur un autre parce que je me dis ma place, elle est là à cet endroit précis et étant quelqu'un d'assez obsessionnel, j'ai besoin de prendre un sujet, de m'y plonger absolument totalement et de m'arrêter

[00:24:41] quand je suis sûre que c'est bon. Et donc, c'est retrouver cette juste temporalité et ça, c'est très difficile parce que ça mérite de faire la paix avec un certain nombre de choses, de l'idée du syndrome du sauveur, de l'idée de se dire que notre génération va réparer l'histoire, qu'on va laisser un monde à nos enfants qui sera un monde certain. Ça, c'est très dur aussi. Je trouve qu'on perd beaucoup avec notre angoisse de l'incertitude et ce qui fait que cette idée

[00:25:11] de génération qui ne voulait plus faire d'enfants m'a beaucoup posé cette question. Juste pour des questions environnementales, je repositionne toujours ce débat dans le fait que les femmes peuvent décider de leur corps, heureusement. Et le fait de ne pas avoir d'enfants a été aussi une lutte. Mais en tout cas, sur cette question environnementale, c'est peut-être de se dire qu'on va devoir toute notre vie composer avec l'incertitude. Ça nous fait bien chier parce que c'est jamais très rassurant par essence puisque c'est incertain. mais c'est aussi ce qui rend excitant, je trouve,

[00:25:41] l'existence que ce soit incertain. La vie, c'est incertain à la base. C'est une citation d'une dame qui s'appelle Camille Etienne, je crois. Yes. Non, mais en fait, ça, je crois qu'il faut avant qu'on commence à militer ou qu'il faut être très clair là-dessus sur le fait que ce n'est pas une to-do list qu'on va cocher en se disant c'est bon, j'ai sauvé le monde, je vais pouvoir jouer du théâtre ou faire des échecs parce que c'est mes passions. Ça va être le combat de toute notre vie. Donc, c'est une course de fond, c'est vraiment un marathon en même temps que certains sprints.

[00:26:10] Et c'est aussi quelque chose qui sera forcément toujours incertain. Donc, une fois qu'on a ces deux positions-là, ça nous permet d'être très humbles pour moi avec la manière dont on va aborder ces combats-là. Et choisir ces combats du coup. Et choisir aussi, bien sûr. Si on ne fait pas de choix, on voit tout passer mais on ne s'engage dans aucun combat vraiment. Du coup, on est encore plus frustrés parce qu'on a des espoirs un peu partout qui sont déçus. Alors que si tu te dis OK, moi là où je me sens le plus à ma place, c'est sur telle action locale,

[00:26:40] telle élection, je ne sais pas, peu importe vos enjeux, vos compétences, vos talents, ce qui vous parle. Et forcément, aller là vers ce qui est le plus proche de vous, vers ce qui vous touche le plus, vers ce qui vous révolte par rapport à votre histoire perso, votre entourage, c'est là que vous pourrez avoir le plus d'impact comme Camille. Je ne sais pas si c'est une bonne confrontation à vous donner, mais en tout cas, moi, je pense que c'est plutôt, il n'y a pas de méthode, je sais que ce que je dis peut être déceptif parce qu'on aimerait bien avoir un mode d'emploi de la lutte. Et moi, je me méfie beaucoup de ça.

[00:27:10] Je pense qu'il y a un vrai besoin de transmission, d'aller regarder ce qui s'est fait dans l'histoire, là, je vous parle de ce qui s'est passé en Espagne, d'aller regarder ce qui se fait ailleurs et d'apprendre et de s'inspirer de ces modes d'action-là, de ces modes de réflexion parce que c'est toujours assez dément, on ne va pas se mentir. Mais pour autant, se dire qu'il n'y a pas de... qu'on doit toujours composer avec le réel. Et puisqu'on doit étonner la catastrophe, on doit s'étonner aussi dans la manière dont on l'étonne. Donc, ce n'est peut-être pas tant appliqué, moi, mon mode d'action qui est d'être très obsessionnel

[00:27:39] sur un sujet et de ratisser large et après de faire en sorte que ça soit gravé dans le marbre avec une complémentarité des moyens d'action qui vont être du lobbying, qui vont être de la présence médiatique, qui vont être parfois de la désobéissance ou de l'action directe, mais plutôt de se dire vous, quelle est votre manière de vous battre qui vous semble être à votre place ? Et ça, personne ne peut avoir la réponse mieux que vous et ça paraît extrêmement bateau, mais j'ai gagné tellement de temps dans mon activisme quand j'ai commencé à renvoyer cette question.

[00:28:08] Et plutôt que de vous dire OK, on a là un scandale sanitaire lié à des polluants éternels, voilà ce qu'il faudrait faire, plutôt de vous dire qu'est-ce que vous feriez ? Qu'est-ce que vous pensez faire ? Qu'est-ce que vous pouvez faire ? Et là, d'un coup, on ouvre vraiment des vortex, des boîtes de Pandore que je trouve folles parce qu'on va avoir des gens qui disent OK, moi je suis chercheure en chimie sur tel truc, donc je peux retrouver plein de chimistes et on peut faire des tribunes pour expliquer pourquoi tel argument utilisé par les industries sont faux.

[00:28:39] Ou alors, moi je peux, je suis graphiste en fait et je déteste les manifestations parce que j'ai peur de la foule, mais par contre, je peux vous faire tous vos graphismes pour ça. Ou alors, moi j'ai mon oncle qui en fait travaille par hasard dans l'industrie précisément que vous dénoncez donc peut-être que je pourrais lui demander de nous liquer un document. Enfin, ça se passe vraiment. Vous n'imaginez pas à quel point ça permet des choses totalement folles et surtout quelque chose de très puissant, c'est qu'on devient insaisissable. Et ça, pour les gens contre qui on se bat, c'est insoutenable parce qu'en fait, ils sont des deux partout

[00:29:09] donc ils ne sont jamais safe. Je dis souvent c'est la stratégie du moustique, métaphore très nulle mais qui permet de dire quand il y a un petit moustique qui nous empêche de dormir, c'est bien plus ridicule que nous techniquement en termes de puissance et de puissance littéralement et pourtant ça nous rend fou. Donc c'est cette idée-là d'arriver de partout, d'être insaisissable, d'avoir une grande capacité aussi à inventer des nouvelles choses et à être créatif surtout quand on se bat face à des structures qui elles sont souvent

[00:29:38] très hiérarchiques donc qui vont avoir une forme d'inertie dans leur réponse. À chaque fois, il faut une communication de crise, il faut passer du temps avec des communicants qui vont rencontrer la direction pour se dire « Ah bon ben voilà, il faudrait répondre comme ça ». Tout ça prend énormément de temps et embarque beaucoup de gens donc peut-être que nous, notre réponse pour moi c'est d'être un peu plus flexible et surprenant. Donc on n'aura pas de masterclass à 2000 euros de tutos de Camille Etienne comment changer le monde ?

[00:30:08] Je trouverais ça dommage parce que ça serait terriblement flippant qu'on ne l'ait pas mis en place s'il y avait une méthode en 10 points quoi. Bien sûr, donc diversité et créativité. On est arrivé à la fin de la première partie. Merci Camille, faites un max de bruit pour Camille s'il vous plaît ! Et on se retrouve la semaine prochaine pour la deuxième partie. Ciao tout le monde, à dimanche prochain !